jeudi 24 décembre 2015

Mots ouverts



Ô amis

Ne disparaissez jamais
Élargissez le cercle et l'assemblée
Accueillez les errants les réprouvés
Offrez-leur l'espace de votre regard
A vos côtés faites-leur place
Partagez le pain le sel et les mots
Non les mots gourds et sourds
Mais les mots ouverts et palpitants
Du cœur vivant de votre humanité.
Soumya Ammar Khodja



Trèfles pour 2016

mercredi 16 décembre 2015

Réserver la parole à autre chose


La maison de Natyk

s'asseoir
comme un inconnu
poser les mains
sur la table

du regard
simplement
demander asile
et permission

user du pain
et du feu
qu'on n'a pas faits
soi-même

ramasser les miettes
à la fin
pour les porter
aux oiseaux

ne dire qui l'on est
d'où l'on vient
ni pourquoi

réserver la parole
à autre chose
et mettre sa chaise
à la fenêtre.

Mohammed Dib
Alger 2012

Les nuages qui passent...


L’étranger

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !" 

Charles Baudelaire 

Tréport 2011


dimanche 15 novembre 2015

Depuis...


...Depuis que vos rires n'irisent plus
Le bord des vagues ni ne chantent
Sur le haut des montagnes

Depuis que vos souffles ne se mêlent plus
Aux blés parcourus de vifs coquelicots
Et que vos voix n'ensoleillent plus le paysage

Depuis que les miroirs
Ne réfléchissent plus vos visages
Et que la terre ne porte plus vos pas

De votre absence
Elle a fait sa demeure
De votre manque
Elle tisse sa mémoire
Et le vent qui gémit
Ne lui parle que de vous...

Soumya Ammar Khodja

Fleurs de Paris 2015

jeudi 12 novembre 2015

Bla cinima

Bla cinima

Réalisateur/scénariste : Lamine Ammar Khodja
Image : Sylvie Petit
Son : Lamine Ammar Khodja
Montage : Francine Lemaître
Production : The Kingdom
Année : 2014



Le Festival Lumières d'Afrique de Besançon, 15ème Festival des Cinémas d'Afrique de Besançon, 7 au 14 novembre 2015, a retenu dans sa programmation le film documentaire Bla cinima que je suis allée voir au Petit Kursaal.

On peut lire sur maints sites de programmation cinématographique ou de revues l'argument du film. Ou écouter le cinéaste sur dailymotion. Je n'y reviendrai pas.

Les lignes qui suivent sont mon Carnet de spectatrice : notes et impressions.

Bla : signifie en arabe dialectal sans. Bla cinima : sans cinéma, indiquant le lieu, l'expression artistique qu'est le cinéma. Cela pourrait aussi signifier : sans fioritures. Une réalité transmise telle quelle, « sans cinéma ».

Il est question de cinéma, d'une salle de cinéma rénovée, le Sierra Maestra, à Alger-centre, dans un quartier encore désigné dans la langue orale de son ancien nom : Meissonier. Cela devient à travers les visages et les dits des uns et des autres autre chose. Cet autre chose, là où se condense un plus, un supplément d'âme qui fait qu'un film vous retient.

La lumière. Les couleurs. La placette. Les bruissements. Les gens. Des propos. Les visages. Leur densité. Et tout d'un coup, l'émotion affleure, vous prend à la gorge et au cœur.

Visage de cette jeune fille de 18 ans qui décline précisément son âge (année, mois et jours), exprimant une relation très lourde au temps comme si elle vivait depuis fort longtemps – et me traversent les mots du poète : « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans » -. Elle parle. Son rêve immédiat est de se marier et je devine sans me tromper que ce rêve exprime le manque où elle se trouve : pas de maison, études arrêtées. Désir de stabilité et de sécurité que donne la stabilité. Elle parle et ses mots prennent des ailes. Elle rêve d'Italie, plus exactement de Venise, là où les maisons sont des bateaux. De Rome. D'Amérique. Inscrit sur je ne sais plus quel support, la caméra saisit quelques secondes « amer » du mot Amérique. Je n'y avais jamais fait attention. La France ne lui donne pas envie. « La France est sortie de mon cœur ». Depuis Sarkozy, ajoute-t-elle. Elle se tait. La caméra s'arrête sur son visage délicat, aux traits purs de la jeunesse.

Un vieil homme, impeccablement habillé, inoubliable. Anciennement ingénieur des mines. Au bout du parcours : une retraite très modeste et qui n'a pas de logement. Ce n'est pas lui qui l'affirme mais quelqu'un d'autre. « Je ne me plains pas ». Cet homme-là a conservé un profond attachement à la patrie. Il explique qui était Meissonier1
Un jeune père de famille a des mots étourdissants sur l'impossibilité de se loger. Sa femme, ses petites filles et lui-même n'ont pas de logement. Se loger est un rêve qui se ravive lorsque dans la rue il lève les yeux et aperçoit une fenêtre à travers laquelle brille une lumière. Malgré tout, la verve algérienne. Évoquant le quartier de son enfance, sa vaste famille, il a cette expression : « On nous appelait la famille Ewing »

Des personnages. Cette femme habitée par le Djinn s'exprime volontiers et complaisamment sur l'emprise de celui-ci sur sa tête, son corps, son existence. Un jeune, sourire aux lèvres, s'adresse à l'équipe : « Qui êtes-vous ? Vous avez le look Arte !». Cet autre dit au cinéaste : « Cela se voit que tu n'es pas d'ici ». Cette dame, la quarantaine, fait part de son goût des séries turques ponctuant ses après-midis. Dès 13 heures, elle sera chez-elle et n'en sortira plus. Avant, c'étaient les séries égyptiennes. Désormais, elle sont battues en brèche par les turques ! Cet autre vieil homme affirme avec une note d'humour et d'ironie que les vieux s'en sortent plus ou moins... Son inquiétude, son tourment, ce sont les jeunes, fragilisés par le chômage, la précarité, le manque de perspectives.

Certains visages sont marqués par la pauvreté de leur milieu. Ce jeune vendeur au visage d’amertume à qui on vient de saisir sa marchandise qu'il s'apprêtait à vendre sur la placette. Il n'avait sans doute pas le droit. Mais que faire ? Comment vivre, survivre ? Le vieux vendeur de menthe fraîche ne dit mot ; silencieux, il s'active à ramasser des « brindilles » de menthe séchée pour ne pas salir.

J'ai vu ce film et je sais encore un fois pourquoi un jour je suis tombée amoureuse du genre documentaire. Ce genre qui, à travers un point de vue, vous rend une réalité perceptible, vive – comme l'on dirait aussi d'une blessure - , sur laquelle le regard s'arrête, au bord de laquelle le cœur bat un peu plus vite et vous rend des gens, leurs visages d'hommes, de femmes, d'enfants, leurs mots, au moins intéressants, suscitant le questionnement.

Un bout d'Alger. Une placette lumineuse. La proximité d'une salle de cinéma. A quoi sert-elle ? Pour qui est-elle ? Des anciens disent leur regret, leur nostalgie du temps où plusieurs salles de cinéma existaient à Alger. Des jeunes hommes, trentenaires, se veulent sérieux, moralisateurs : « le cinéma doit être ceci, cela... », appelant à la rescousse la propreté – du comportement, des mœurs - et la religion.

Des visages et des mots. Qui racontent le sentiment d'étroitesse et d'étouffement des êtres. Leurs insuffisances et leurs contradictions. La pleine perception de l'injustice et de l'inégalité dans la société. Des êtres mélancoliques, en attente.

La petite fille et son sourire qui aime les films d'horreur serait-elle une espérance ? Je voudrais le croire. Des visages et des mots qui s'imposent d'eux-mêmes, riches de résonance et de significations pour donner envie d'en faire un film.

Une caméra sensible. La présence du réalisateur, Lamine Ammar Khodja, dans son film, posant des questions, relançant, écoutant, une présence respectueuse. Un montage efficace. L'ensemble : un film qui ne laisse pas indifférent, aucunement.

J'ai aimé ce film, sans doute parce que j'aime les gens, les gens supposés ordinaires, véritables thermomètres de l'état d'une société, d'un pays. Il se trouve que c'est l'Algérie. Je suis toujours touchée par la générosité des gens, dans leur façon de se donner, de s'exprimer tels qu'ils sont, le temps d'une rencontre, d'une conversation, dans une société où la réserve, la méfiance, la fermeture n'y sont pas des données rares.

Et l'on s'en va, le cœur empoigné, en pensant à tous ces visages, à leurs voix, à leurs paroles, avec ces questions : Que font-ils ? Que deviennent-ils ? Que vont-ils devenir ?


1- Il évoque le bourreau, [contractuel de la république française de cette époque] responsable de l'exécution de nombreux condamnés à mort algériens pendant la guerre d'indépendance. A mon avis, il ne s'agit pas de cet homme-là. Le nom de ce bourreau s'écrit avec un y : Meyssonnier Fernand. Meissonnier, avec i, est plus sûrement le nom d'un peintre, sans doute Joseph Meissonnier.
Cactus fleuri Alger 2012


mercredi 4 novembre 2015

En marchant, en photographiant

Curieux de ce qui s'écrit dans les rues de la ville, mes yeux captent...  Et je sors mon petit appareil photo (ou celui du portable). Je ne recherche pas le beau paysage, la belle scène - ni talent ni prétention artistique - mais la surprise. Ce que disent les murs. Les murs, les supports de la ville parlent, ironisent, protestent, affirment, recommandent. Au fil de mes marches, j'en ai pris un certain nombre. J'en prends selon mon attention, mon humeur, l'appel des mots.

Pour aujourd'hui, voici. Celle-ci a été prise le 15-12-2012. Je l'ai retrouvée, parmi d'autres, dans mon fichier Images. Je me revois traverser et revenir sur mes pas... rêvant aux raisons de celle ou celui qui a posé sur un panneau de la ville ces mots en lettres rouges majuscules:  "NE PAS GERBER". 

Recommandation


vendredi 16 octobre 2015

Portugal 2015

Lettre à...


Mes chers parents,

Nous avons séjourné ces trois derniers jours à Porto. Quelle ville magnifique! Son fleuve, ses petites maisons colorées, ses façades de faïence, ses habitants... 
Les gens sortent en famille, du plus jeune au plus vieux, ils se promènent ensemble. Ici, les grands-parents sont les piliers indispensables de la vie familiale et non pas des "comptes en banque" pourrissant dans des maisons qu'on ne vient plus visiter. 

Partout, des odeurs de sardines et de viandes grillées. Les Portugais installent leurs barbecues dans la rue pour leur consommation personnelle ou pour vendre.

Nous avons marché dans la ville jusqu'à épuisement total. Beaucoup de montées, d'escaliers, des ruelles très étroites entièrement pavées. Certains monuments viennent nous rappeler la puissance coloniale que fut ce pays. Un si petit pays, si beau, si paisible et accueillant s'en est allé un jour semer la terreur sur d'autres terres. C'est une pensée simplette mais j'ai du mal à imaginer une abjection de plusieurs siècles démarrer du port de Porto dont la beauté, les lumières, le soleil, le ciel, la végétation terrassent, à mon sens, toute velléité de violence.

Hier, nous avons longuement grimpé jusqu'à arriver sur l'esplanade d'une impressionnante cathédrale. Au centre, une espèce de colonne richement décorée de sculptures et à son pied de larges marches sur lesquelles nous nous sommes assis pour admirer la vue panoramique. Un homme et une femme étaient en face de nous. L'un expliquait à l'autre qu'au temps de l'inquisition, on pendait les hérétiques à cette colonne. Troublés, nous avons suivi le regard de l'homme. Au sommet de cette colonne, il y avait 4 crochets en bronze. Nous nous sommes levés brusquement! K. a dit: "j'ai l'impression de voir les cadavres flotter dans l'air". J'étais bien de son avis. Nous sommes partis!

Je sais que je me trompe lorsque je vous parle de cette douceur de vivre qui n'existe pas en France. A priori, le Portugal va bien. Il fait beau, chaud, les allées sont propres, les gens souriants, accessibles, toujours partants pour échanger quelques mots... 
On nous dit qu'il n'y a plus de perspectives rassurantes. Que les jeunes partent au Brésil avec pour seul espoir un travail. Que les retraités ne peuvent plus se payer un médecin. Que les couples ne veulent plus faire d'enfants. Qu'il est impossible d'avoir son propre chez soi. Qu'heureusement, il existe une grande solidarité familiale qui empêche de se retrouver à la rue mais les inquiétudes sont sérieuses.

Des affiches du parti communiste "Peuple, réveille-toi, ce pays est à toi!". Je me suis rappelée cette phrase prononcée par le grand oncle de K., que j'ai rencontré en janvier lors de mon premier séjour: "Comme avec Salazar, l'Europe nous a abandonnés!".

Je suis à présent à Marinha Grande. La ville de naissance de la mère de K. Elle se trouve sur la côte océanique et est encerclée par une immense forêt très verte et profonde. Quelle splendeur! C'est une ancienne ville ouvrière de verre et de caoutchouc. De nombreuses usines fermées aujourd'hui et partout des pancartes "à vendre" sont accrochées aux balcons et aux vitrines de magasins. Pourtant, la ville n'a pas la gueule d'une zone sinistrée comme nous pouvons en voir dans le nord de la France. Partout des jardins fleuris, des maisonnettes soignées, des habitants souriants.

A nouveau ce paradoxe. Le même que celui de Lisbonne et de Porto. Mon dieu que ce pays me serre le cœur dans le même temps qu'il me rend heureuse! C'est peut-être ça la "saudade" dont il est question dans le Fado et les écrits de Pessoa.

Pardon pour ce long mail, j'espère que vous n'y voyez aucune condescendance de touriste. Mais j'ai voulu vous écrire car à chaque instant de joie, de beauté, de tristesse, je pense à vous et je répète sans cesse à K. "mes parents vont adorer ce pays, je suis pressée de revenir ici avec eux!".

L'immensité de l'océan et de ses plages sauvages vont vous séduire autant que l'atmosphère des villes. Maman! J'ai repéré un long chemin de 15 kms qui borde la forêt et qui mène jusqu'à l'océan que tu adoreras faire avec moi! On y traînerait papa et on aurait des conversations et des polémiques que nous commencerions au petit déjeuner...
A. AK, 2015.


mardi 8 septembre 2015


ELLE ÉTAIT MA PREMIÈRE TERRE


Je serai au Village du Livre, à la Fête de l'Huma, le samedi 12 et dimanche 13 septembre 2015 avec ma dernière publication Elle était ma première terre, Éditions Parole, et De si beaux ennemis chez le même éditeur.
A bientôt!

Elle était ma première terre« Je vis sans elle. Son Dieu était compréhensif et ne lui tenait pas rigueur de ses infidélités et de ses libertés. Soucieuse de ses enfants et du monde, elle lui demandait d’intercéder, de donner un coup de pouce, de faire descendre sur cette terre violente et inapaisée un peu de sa rahma, de sa miséricorde.
Je suis née dans sa chair. Elle était ma première terre, mon seul pays natal. »
Soumya Ammar Khodja évoque dans un texte sobre et pudique la disparition de la mère. Au-delà de sa résonance intime, cet événement renvoie à des interrogations communes et spécifiques : la prime origine, le lien singulier entre une mère et une fille, la solitude, le déni de la douleur en milieu hospitalier, le statut de la vie et de la mort, la force de l’amour, le manque de l’être à jamais absent et, en notes à peine appuyées, l’exil et la distance…
Lire un extrait.

mercredi 20 mai 2015

Olga

Olga
Fragment 

En écoutant ce mardi 19 mai l'émission d'Emmanuel Laurentin La Fabrique de l'Histoire (France-Culture) consacrée à la Patrimonialisation de l'Histoire et de la Mémoire de l'Esclavage, du local au global* et ses invités Myriam Cottias, Pascal Liévaux et Sarah Abel, j'ai repensé à l'une de mes nouvelles intitulé Olga, composée il y a quelques années,  en attente d'être reprise un jour ou l'autre... 

En voici un fragment :

...Le père d’Olga, quant à lui, menait grand train. Il pouvait se le permettre grâce à la fortune de son épouse. La famille de cette dernière était issue d’une lignée d’armateurs considérablement enrichis de la traite négrière. La splendide demeure rapportée dans la corbeille de la mariée datait du dix-huitième siècle.
Siècle où Nantes, premier port de France, occupa le rang envié de première place négrière d’Europe. Pourtant aucun titre de gloire n’était apposé sur le fronton de la maison pour rappeler qu’elle avait été élevée grâce aux bénéfices rapportés par le commerce des humains. Si la révolution devait amoindrir les richesses de la famille, il en resterait assez pour que les générations successives pussent vivre confortablement et même luxueusement.
Olga, dont les parents ne savaient pas qu’elle furetait dans les archives familiales, avait découvert d’étranges papiers, des lettres échangées entre ses aïeux armateurs et des banquiers.
Les diverses correspondances, soigneusement classées, tournaient autour d’emprunts, de remboursements, de gains chiffrés. Si elle reconstitua le parcours des bateaux marchands qui partant de Nantes, s’arrêtaient aux côtes africaines pour repartir vers les Amériques, elle eut quelque mal à saisir la nature de la marchandise transportée. Et encore moins celle dont il avait fallu se débarrasser lors de la traversée pour cause d’avarie.
“C’était pourtant évident mais mon cerveau bloquait”, raconta-t-elle à Léo. La clarté sans fioritures des descriptifs eut raison de ses résistances. La nausée lui tordit les tripes, déstabilisant son équilibre. Désormais et quoi qu’elle fît, les murs qui l’avait vue naître seraient tendus de peaux humaines.
Elle voulut aborder le sujet avec sa mère. “Quand je lui ai dit qu’il est ignoble de vendre des êtres humains, elle m’a regardé avec des yeux… J’ai compris que c’était peine perdue...” 
©Soumya Ammar Khodja

*Intitulé du Colloque qui se déroulera aux Archives Nationales, les 21 et 22 mai 2015, 
Site de Pierrefitte-sur-Seine
59 rue Guynemer
93380 Pierrefitte-sur-Seine
Métro 13 arrêt Saint Denis Université.


mardi 28 avril 2015



Dans le cadre du Festival de Caves – créations souterraines – à Besançon,
10ème édition (03 63 35 71 04)

à l'invitation de David Ball
coordonnateur des lectures de poésie du Festival
-Lectures du mardi-

Parcours en poésie
Évocation et résonances

avec
Soumya Ammar Khodja
poète et nouvelliste

Mardi 5 mai 2015 à 19h
à la Chapelle du Scénacle
6 rue de la Vieille Monnaie
25 000 Besançon

Entrée libre


«L'aube point
Sous ses rondes paupières
La dormeuse retient encore
Les larmes de ses chagrins enfouis

Ses rêves racines vives
Plongent dans le terreau de chair
Des douleurs sans nombre
Qui peuplent la terre
Et sa poitrine se soulève
Et de sa bouche s'échappe
Un gémissement

L'homme étendu contre sa hanche
Compagnon de ses traversées
Se lève et ouvre les portes du jour

Pour que s'échappe l'eau
Qui glisse sur les joues de la dormeuse
et rejoint le fleuve la source la mer l'océan
Larmes du monde et miséricorde...»
Soumya Ammar Khodja